jeudi 10 juin 2010

Kele à bloc.


Kele Okereke, le chanteur de Bloc Party, est un garçon sensible, mais c'est aussi un oiseau de nuit. On est donc à moitié surpris que son escapade solo l'emmène sur le dancefloor, surtout si l'on considère la place prépondérante qu'avait prise l'électro sur "Intimacy" le dernier album de son groupe. Bouger son petit cul, ça élimine les toxines, mais c'est aussi synonyme d'hédonisme, d'abandon et de transe (en fonction des produits), et ça Kele l'a bien compris. C'est pourquoi il n'y est pas allé avec le dos de la cuillère, et qu'on peut bouger frénétiquement son arrière train à l'écoute de "The boxer". Pour vous la faire courte, ce disque n'est pas pour l'apéro, mais plutôt pour 4h du mat', quand tout le monde commence à être bien cramé, ce moment précis où l'on se fout de danser seul, en fermant les yeux.
D'emblée, le massif "Walk Tall" donne le ton et nous rappelle pourquoi on a un jour aimé Prodigy, puis vient "On the Lam" morceau house à la Armand Van Helden période 90's sur lequel Kele trafique sa voix, avant que le single "Tenderoni" ne se charge de faire monter encore un peu plus le BPM. S'ensuit une accalmie qui, sur plusieurs titres, ramènera les fans de Bloc Party en terrain connu, à l'image de ce "Unholy thoughts" et sa ligne de basse très Joy Division. C'est alors qu'arrive le pic orgasmique du disque, "Rise", abrasive et enivrante escalade de sons s'achevant sur une éjaculation quasi drum'n'bass, prête à péter vos enceintes. Vous n'avez jamais aimé la drum'n'bass mais pour une fois, vous trouverez ça génial. Faut-il le rappeler, sans la voix et les tourments de Kele, le grand brouhaha de "The boxer" ne serait qu'un efficace rouleau compresseur, mais le chanteur y a évidemment mis tout son spleen, et c'est ce qui fait de cet album, bien plus que la B.O de nos weekends agités.

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