lundi 7 juin 2010

Christina Aguilera nous a bioniqués


Sacrée Christina, elle nous aura bien eu. Depuis presque un an, la rumeur enflait : Aguilera préparait son nouvel album avec une liste de collaborateurs à faire bander le club des nostalgiques de l'electroclash : Peaches, M.I.A, Ladytron, Goldfrapp, Diplo, Santigold, Le Tigre, Sia, Switch... Ca s'appelerait "Bionic" qu'ils disaient, non pas que l'américaine ait investi dans un presse-purée multi-fonctions mais parce que ça sonnerait "robotique" tu vois... A l'image de Britney, son éternelle rivale du Mickey Club, Christina allait donc virer "électro" mais genre gros virage... On nageait alors en plein fantasme "branchstream" (la pop capable de réconcilier le peuple et les branchés). On imaginait presque notre Cricri d'amour jouée à 5 du mat' sur le dancefloor du Panorama bar à Berlin... mais on a vite déchanté ! Une fois passées les 20 premières secondes synthétiques et vaguement excitantes de "Not Myself Tonite" (abominable premier single au son estampillé 2001), on s'est dit que la porsche de Christina avait du rater le virage pour finir dans le ravin. Car sur son 4e album, mémère a clairement préféré jouer la carte de la sécurité (peut-être la faute au siège-bébé depuis qu'elle est maman, même si on l'imagine difficilement changer une couche). Pour preuve, certaines démos sont apparemment restées dans un tiroir : Allo Goldfrapp ? Allo Ladytron ? (Sur les 4 morceaux composés par le quartet, un seul a été sauvé in extremis pour la version deluxe de l'album). Allo Peaches ? (ha si elle est bien là, mais on l'entend à peine cachetonner en featuring). Allo le Tigre ? (Kathleen Hannah aurait bel et bien écrit 2 lignes de texte de l'horripilant "I hate boys", digne d'Avril Lavigne).
En lieu et place de la révolution transgénique annoncée, on a finalement le droit au lot habituel de ballades sur lesquelles la décolorée s'égosille comme si sa vie en dépendait - même si dans le genre torchsongs tire-larmes, "You lost me" et "Lift me up" remplissent leur contrat- on se mange une série de morceaux uptempo peu inspirés et complètement datés ("Glam" est à "Vogue", ce que "LIDL" est à "Lafayette Gourmet", "Vanity " est une face B dont même Katy Perry bourrée ne voudrait pas), et on endure aussi quelques tracks r'n'b lascifs et gémissants qui nous rappellent les récentes catastrophes industrielles signées Janet Jackson (ces morceaux qu'elle a écrits avec un vibro à la place du stylo et qui lui ont valu de se faire virer de chez Universal), enfin bref pour la nouveauté et l'expérimentation, on repassera. Circulez y'a rien à voir, ou vraiment si peu, comme ce miraculeux et entêtant "Elastic love" signé M.I.A., une ritournelle dont on est tombé éperdument amoureux. Normal : sur le refrain, on oublie Christina, on a l'impression que c'est Siouxsie qui chante. Merci la technologie.

2 commentaires:

  1. Bijou, je viens d'écouter la version deluxe. Les inédits sont tellement mieux que la plupart les titres choisis pour la version "cheap"...
    "Bobblehead" aurait été le 1er single parfait!
    Elle est toute nazz la xtina.

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  2. tout à fait d'accord. et en même temps y'a un truc qui fonctionne à moitié sur "Birds of prey" par exemple...

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