vendredi 29 octobre 2010

Jenifer nous fait son Alizée : son prochain album track by track.


1. "A peine" : un peu comme du Sandy Valentino qui aurait été produit par Cassius. Frais, dansant et cul-culte dès la première écoute (cul-cul et culte à la fois)
2. "Je danse" : THE gros tube du disque. Electro, juste ce qu'il faut pour ne pas faire fuir la ménagère de TF1, entêtant et (bien) produit par la moitié des Jamaïca. 80's à fond les ballons, surtout avec ce passage rapé à la française, à mi chemin entre Chagrin d'amour (hypothèse haute) et Début de soirée (hypothèse basse).
3. "la vérité" : titré comme une chanson de Vive La Fête, on est mélodiquement pas très loin du duo flamand, en moins synthétique. A un moment, jenifer s'énerve un peu comme Muriel Moreno de Niagara periode "J'ai vu"... D'ailleurs, "la vérité" c'est aussi le titre du dernier album de Niagara.
4. "L'amour fou" : là on pense carrément au son du dernier Alizée. Cold et minimal.
5. "les autocollants" : une petite vignette electro-pop d'à peine plus de 2 minutes. Légère et superficielle. Du Lio light.
6. "le dos tourné" : On est pas super fans. On dirait une vieille chanson de Sinclair. On passe.
7. "L'envers du paradis" : La première des 2 ballades du disque. Sympathique mais pas franchement marquant. Et surtout pas très original.
8. "Pole dance" : si l'on est de bonne humeur, un peu comme du Kylie période "Love at first sight", si on est moins clément, un peu comme du Leslie ou pire : du Ophélie Winter !
9. "Pas que ça à faire" : un titre hyper pêchu qui rappelle le premier disque de Prototypes (celui avec "Danse sur la merde", pour les 342 personnes qui l'ont écouté).
10. "le risque" : jolie ballade assez poignante, qui ne ferait pas tâche sur un album de Daho par exemple. Avec nappes de synthés et mélodie en apesanteur.

mardi 7 septembre 2010

R.I.P Rihanna


C'est triste à dire mais "Only girl (in the world)" le nouveau single de Rihanna est une énorme bouse. On était pourtant prêt à y croire, à ce comeback fracassant. Même si le timing avec son précédent album "Rated R" (R pour Raté) sorti il y a moins d'un an nous laissait quand même un peu perplexe, même si les rumeurs d'une collaboration avec David Guetta nous avaient fait frémir, on avait encore un peu d'amour enfoui pour Riri et on s'était imaginé que la chanteuse voulait accélérer les choses, désireuse de rectifier le tir, en revenant pour de bon sur le dancefloor. Et bah c'est encore raté, et c'est même pire que le pire des scénarios, pire que si elle avait réellement bossé avec le mari de Cathy. "Only girl (in the world)" est à Rihanna, ce que "Celebration" fut à Madonna : une bavure eurodance même pas aussi drôle qu'un vieux Corona, un tube pour fans de tuning, une grosse louche de soupe prête à atterrir sur une compil Ibiza de 3e zone. Sauf que contrairement à l'ex queen of pop, Rihanna est encore bien loin des 50 ans et qu'on la pensait moins en fin de course que son illustre aînée. Allez, bye bye Rihanna, c'est dommage on t'aimait bien. Enfin au début.

Un nouvel album est prevu fin novembre. mais on a plus trop envie d'y croire.

jeudi 12 août 2010

M.I.A, à la ramasse.

M.I.A. vient de dévoiler la vidéo de son nouveau single XXXO, de loin la chanson la plus pop et la moins chiante de son fatiguant dernier album. Hélas, visuellement, cette fois-ci, la chanteuse a l'air de courir après ce qui faisait jadis son style . Parodie ultra colorée et hyper cheap d'elle même, on jurerait que M.I.A. essaye de reproduire en vain les codes esthétiques de la video du "Rude Boy" de Rihanna, alors que ironie du sort, c'est cette dernière qui lui a tout pompé. On appelle ça un retour de hype.

mercredi 11 août 2010

LO-FI-FNK, enfin.


On avait beau avoir écouté en boucle leur euphorisant premier album "Boylife" paru en 2006, on pensait que les LO-FI-FNK avaient été emportés avec les cendres de la nu-rave. En septembre prochain, les deux kids suédois feront enfin leur grand retour, avec "Sleepless" un vrai nouveau single bien supérieur au titre "Marchin In" qui trainait sur les blogs depuis 6 mois. Boucle entêtante au saxophone (!), petit piano house comme on les aime, refrain planant, "Sleepless" nous rappelle pourquoi on est tombés sous le charme du duo, à la manière de Pet Shop Boys en herbe. Vivement l'album prévu avant la fin de l'année.

samedi 7 août 2010

Robyn, live.

Le popissime blog www.jonalisblog.com vient de publier un montage des meilleurs moments du concert de Robyn au Webster Hall de New York le 4 aout dernier. Comme à son habitude, la suédoise mouille le body et il est fort probable que ce soir-là elle ai volé la vedette à Kelis, avec laquelle elle partage actuellement l'affiche d'une tournée US. Alors que le public connait déjà sur le bout des doigts les titres de son récent EP Body Talk Part 1, le 2e volume officiellement prévu pour septembre vient de leaker, nous faisant déjà oublier toutes les autres sucreries estivales dont nous nous délections. Clairement plus nerveux et extatique que son prédécesseur, qui contenait pourtant son lot de tubes, Body Talk Part 2 est un petit miracle electro-pop, aux effluves 90's, jouant à fond la carte dancefloor avant de s'achever sur une majestueuse ballade tire-larmes enrobée de cordes. C'est officiel : Robyn est passée de bonbon délicieux à drogue dure. Pour l'instant pas de date annoncée à Paris, mais celle de Bruxelles le 13 octobre déjà en vente présage une tournée européenne à l'automne.


vendredi 23 juillet 2010

Robyn récidive.

Bon ok, "Hang With Me" n'est peut être pas aussi fort que l'hymne absolu "Dancing On My Own", mais Robyn dégaine déjà un autre tube, moins de 4 mois après le précédent. Avec sa boucle électro scandinave propre à faire chialer les dancefloors, ce titre présent en version acoustique sur l'album Body Talk part 1. annonce la sortie de Body talk part 2, dans les bacs en septembre. Prolixe la Robyn...

Top 5 des tubes connasses de l'été.


1. Katy Perry / California Gurls
2. Kylie Minogue / Get Outta My Way
3. Sky Ferreira / One
4. Robyn / Hang With Me
5. Ysa Ferrer / French Kiss (on assume).

lundi 19 juillet 2010

La Prohibida, diva à l'escabèche.


Comme beaucoup de gens, j’ai rencontré la Prohibida sur Youtube. Une rencontre du troisième type. Un ordi servait de juke-box, dans une soirée arrosée, et au milieu des clips de Britney et autres tubes usés des années 80, elle est apparue. « D’emblée géniale », pour paraphraser Libé à propos de Sophie Marceau dans un nanar dont j’ai oublié le nom. Une vraie créature pop, avec un look incroyable et des refrains entêtants. Un peu comme si l’héroïne du dessin animé Jem & les Hologrammes avait pris trop de MD et volé la combi léopard mauve d’un personnage d’Almodovar. Je découvrirai plus tard que les racines noires de son imposante chevelure synthétique à la Cher circa 1984 avaient été faites à la bombe de peinture noire. Bricoleuse la Prohibida… Et puis je me suis procuré son premier album, que j’ai écouté en boucle, plaisir coupable vite assumé, comme mon amour immodéré pour les moules à l’escabèche. Dans ses mélodies un peu kitsch et minimales, je retrouvais une Lio qui se serait cramé les cordes vocales sur la plage de Benidorm et j’adorais ça. Les chansons de la Prohi sont d’ailleurs devenues pour moi la bande son d’un truc heureux. Elles sentent bon la sangria, l’été à Madrid, la drogue pas chère et les nuits qui n’en finissent pas... Elle est venue plusieurs fois chanter à Paris, on l’a vue avaler trois tranches de jambon de pays, avant son show, « parce que c’est bon pour la voix ». Un jour, avec Hugo mon meilleur ami, on est allé la voir en Espagne, dans une salle immense où venait de jouer Beyoncé quelques jours plus tôt. Elle assurait la première partie d’un groupe très populaire, devant 7000 ou 8000 personnes. C’était un peu la cerise sur sa tortilla, les gens l’ont accueillie comme une star avec sa nouvelle perruque à la Deneuve, et ce soir-là, j’ai versé quelques larmes dans la fosse. La Prohibida ne remplira jamais les stades, elle ne travaillera jamais avec Timbaland. Et c’est tant mieux. Pour chaque Madonna, il y aura toujours une Prohibida. Et qui sait, c’est peut-être elle qu’on retiendra.
(Texte initialement paru dans Entrisme # 5, http://entrismearchives.blogspot.com/ ). Photos : Antoine Capet.

Das Ting Tings ?

Pour l'instant, la liste des albums excitants de la rentrée n'est pas encore très longue, mais on est assez intrigués par le retour des Ting Tings. Passeront-ils le cap fatidique du 2e album ? Une étape qui se solde souvent par des ventes inférieures au premier si prise de risques il y a. Encore trop tôt pour dire si c'est l'option retenue par le duo anglais, mais les premières effluves sentent plutôt bon : le disque a été enregistré à Berlin, et ça s'entend ! Lors d'un récent festival, les Ting Tings ont joué pour la première fois leur prochain single "Hands", croisement bizarre entre les Scissor Sisters et Kraftwerk. La suite à l'automne avec "Massage Kunst", l'album.

mardi 15 juin 2010

Sky Ferreira.

La réponse classe à Katy Perry. Une sorte de petite soeur mainstream de Annie et Sally Shapiro. Et ça sent le campari orange sur la plage. Album à l'automne.

Dominique Young Unique

Une jeune rappeuse de 19ans. Originaire de Tampa. Avec des tracks crachés en 2 minutes comme après 10 red bull. Des petits synthés à la Miami Vice. Fulgurant. Ca buzz déjà un peu. On aime. (écouter aussi "Blaster" et "War Talk")

dimanche 13 juin 2010

Fraîcheur de vivre.



Et ce week end, le Connasse d'Or est attribué à ... Christina Aguilera !!! Pour un sympathique lancer de chewing gum sur ses fans, peu avant un passage TV. Manque de bol, personne n'avait dit à la chanteuse bionique qu'en 2010 les portables pouvaient filmer. Résultat, la vidéo s'est arrachée sur le net, beaucoup plus vite que les exemplaires du nouvel album de Cricri malheureusement.

vendredi 11 juin 2010

Summer boys.


On était déjà fans de leur précédent album "Twenty One" et surtout du fabuleux "Two Doors Down". Les Mystery Jets sont de retour avec un 3e disque aux sonorités 80's , un peu comme si les Smiths avaient copulé avec les Duran Duran. Idéal pour les premières chaleurs. On en reparle très vite. "Serotonin", sortie le 7 juillet 2010.

jeudi 10 juin 2010

Kele à bloc.


Kele Okereke, le chanteur de Bloc Party, est un garçon sensible, mais c'est aussi un oiseau de nuit. On est donc à moitié surpris que son escapade solo l'emmène sur le dancefloor, surtout si l'on considère la place prépondérante qu'avait prise l'électro sur "Intimacy" le dernier album de son groupe. Bouger son petit cul, ça élimine les toxines, mais c'est aussi synonyme d'hédonisme, d'abandon et de transe (en fonction des produits), et ça Kele l'a bien compris. C'est pourquoi il n'y est pas allé avec le dos de la cuillère, et qu'on peut bouger frénétiquement son arrière train à l'écoute de "The boxer". Pour vous la faire courte, ce disque n'est pas pour l'apéro, mais plutôt pour 4h du mat', quand tout le monde commence à être bien cramé, ce moment précis où l'on se fout de danser seul, en fermant les yeux.
D'emblée, le massif "Walk Tall" donne le ton et nous rappelle pourquoi on a un jour aimé Prodigy, puis vient "On the Lam" morceau house à la Armand Van Helden période 90's sur lequel Kele trafique sa voix, avant que le single "Tenderoni" ne se charge de faire monter encore un peu plus le BPM. S'ensuit une accalmie qui, sur plusieurs titres, ramènera les fans de Bloc Party en terrain connu, à l'image de ce "Unholy thoughts" et sa ligne de basse très Joy Division. C'est alors qu'arrive le pic orgasmique du disque, "Rise", abrasive et enivrante escalade de sons s'achevant sur une éjaculation quasi drum'n'bass, prête à péter vos enceintes. Vous n'avez jamais aimé la drum'n'bass mais pour une fois, vous trouverez ça génial. Faut-il le rappeler, sans la voix et les tourments de Kele, le grand brouhaha de "The boxer" ne serait qu'un efficace rouleau compresseur, mais le chanteur y a évidemment mis tout son spleen, et c'est ce qui fait de cet album, bien plus que la B.O de nos weekends agités.

Imposture.


Ce n'est pas la vraie Rillata (lire plus bas) mais Whitney Houston, il y a quelques jours, lors d'un de ses "concerts" (on hésite désormais à employer ce mot avec elle).

mercredi 9 juin 2010

Vache laitière.


Dans son nouveau clip "California Gurls", Katy Perry rejoint la cause des produits laitiers. Avec sa classe naturelle.

mardi 8 juin 2010

Très chers Adam Kesher.


Dans un monde idéal, les Bordelais d'Adam Kesher seraient déjà des superstars mondiales, les filles s'arracheraient la chemise bûcheron de leur chanteur (ce qui a du bien arriver une ou deux fois) et à l'écoute de leur prochain album "Challenging Nature", les new yorkais de The Rapture n'oseraient même plus sortir le leur. Ils se chieraient dessus de ne plus être capables de nous pondre de telles chansons. Mais ce n'est pas encore le cas, alors on se sent obligés d'en faire déjà des tonnes même si le cd ne sera dans les bacs qu'à la fin août.
"Challenging nature" est le genre de disque qu'on adore écouter avant de sortir mais qu'on rêve aussi d'entendre à 5h du mat' sous MDMA. En ouverture, l'énormissime "Hundred Years Later" dont l'intro mettra en transe n'importe quel fan de The Hacker ou Moroder avant de révéler un refrain pop euphorisant, annonce qu'on est pas là pour faire de la figuration. A peine plus loin, le planant "Attraction" ferait léviter même Magali Vaé. L'irrésistible "Gravy Train" aurait pu figurer sur un album des Happy Mondays si Bez avait su mieux doser la came, et on ne répond pas des pétages de plombs que ce titre provoquera bientôt dans les clubs. Avec son gimmick à la guitare qui nous rappelle délicieusement le "Bootylicious" des Destiny's Child, "Armed Hands" - morceau en apesanteur - semble avoir été touché par la main de Dieu. Les entêtants "Knock Myself Out" et "Kiss Me Kinski" finissent alors de nous convaincre : ce disque, produit par le groupe et une moitié de Chroméo, est le truc le plus classe, le plus riche et le plus excitant qu'on ait entendu dans l'hexagone depuis des lustres. Avec juste ce qu'il faut de mélancolie pour perpétuer la longue tradition de la chiale sur le dancefloor. Nous, on a déjà dévalisé Monop' en Kleenex. Sortie le 30 août 2010 (oui on sait, c'est loin...). Photo : Julien Magre.

Scissor Poppers.


On avait laissé les américains de Scissor Sisters sur une mauvaise pente, avec un 2e album aseptisé et surproduit, gommant au passage tout ce qui avait fait le charme du groupe : cette electro-disco débridée, terriblement camp', empruntant autant à des Bee Gees dégénérés qu'à la B.O d'une vidéo d'aérobic de Jane Fonda. Certes, la musique des Scissor sisters avait envahit les amplis de Leroy Merlin (toujours une bonne chose) mais à quel prix ? le poussif "I don't feel like dancing" plus proche du boursouflé Elton John que du frétillant Sylvester* n'a t'il jamais donné envie à quelqu'un de sortir sa carabine pour abattre le pourtant très joli Jake Shears ? C'est donc sans réelle excitation qu'on attendait la livraison de leur nouveau disque "Nightwork", les croyant à jamais vendus au grand capital et à la sono des campings. On a eu bien tort. Et on s'en est très vite rendus compte en découvrant la pochette du cd qui ne ressemble pas vraiment à un appel aux associations familiales, à savoir le cul galbé d'un mec, cliché retravaillé du photographe gay controversé Robert Mapplethorpe. Comme si le groupe voulait nous annoncer que sa musique revenait dans sa phase anale.

A l'écoute des premiers morceaux, on a été pleinement rassurés, le quintet a retrouvé l'énergie hystérique qui faisait défaut au précédent disque (zéro ballade cette fois-ci) et enchaine les tubes potentiels avec une facilité écoeurante. Jacques Lu Cont, leur désormais illustre producteur (Madonna, The Killers, le prochain Kylie) a même réussi l'exploit de donner à ces chansons une patine rétro tout en y injectant les sons d'aujourd'hui. A certains moments, on ne sait donc plus très bien si on est en 2010 ou en 1980, à danser dans une backroom new yorkaise, en compagnie du Al Pacino de "Cruising", ce nanar SM culte où l'on bouge beaucoup son arrière-train, de diverses façons d'ailleurs. Surtout, "Nightwork" est un disque qui peut s'écouter dans son intégralité. En guise de warm up, les chansons les plus construites et les plus pop sont au début, faisant place dans le dernier tiers à des morceaux dancefloor carrément plus hypnotiques et grisants, puant le sexe à plein nez. C'est d'ailleurs la bonne nouvelle de l'été pour toutes les narines et les oreilles : les Scissor Sisters ont remplacé le sucre par du poppers. Sortie le 28 juin.

Alejandro, la vidéo.


Le peuple renouvelle sa confiance à Lady Gaga. Les stylistes du monde entier aussi. Les fétichistes, n'en parlons pas.

ps : en réponse aux auteurs scandalisés des 143 pages du forum du fan-club de Madonna, "oui à 4:43, Gaga utilise bien la même épingle que leur idole dans la video d' "Express Yourself".

La formule magique du jour (ou comment fabriquer de nouvelles popstars).


Rillettes + Rihanna = Rillata.

Rillata, chanteuse de r'n'b en surpoids, dont le premier single "Please don't stop the lipides" va faire un malheur.

lundi 7 juin 2010

La sueur de Kylie.


La semaine dernière, a eu lieu quelque chose d'assez rare dans le microcosme pop : une star, égale à Madonna, aussi bien sur l'échelle de la renommée internationale que sur celle de photoshop, est allée tester son nouvel album dans un bar gay new yorkais plutôt pourri, et ce de façon quasi improvisée voire carrément amateur si l'on en croit les images filmées par un fan et apparues sur le net. Dans une robe qu'aurait très bien pu porter votre mère au mariage de votre cousine en Bourgogne, loin des shows millimétrés auxquels elle nous a habitués, renonçant pour le coup à son glamour légendaire, dans un endroit où la clim' défaillante semble faire des ravages, Kylie Minogue a offert la primeur de ses nouveaux morceaux à une centaine de clubbers éberlués. Sautillant comme une cliente bourrée, sourire jusqu'aux oreilles, au milieu de gogo dancers à 2 doigts de dégainer leur iphone pour immortaliser cet impromptu évènement, l'australienne s'est même permis un semi playback, en chantant par dessus le cd, dans une ambiance joyeusement bordélique.

Tout cela pourrait paraitre anecdotique mais c'est presque admirable de constater autant de naturel dans une industrie où - crise du disque oblige - on est de moins en moins créatifs et détendus quant à la façon de promouvoir une grosse sortie d'album. Pour tout dire, en matant le youtube de cette soirée mémorable, on est plus proche d'un showcase de Larusso que de la visite d'une star internationale à ses fans. Ce qui nous rassure grandement sur le personnage Kylie, que beaucoup résument trop souvent à une Madonna bis. On en tire même quelques enseignements : 1) après des rêves de grandeur évanouis depuis le carton intersidéral de "can't get you out of my head", l'australienne assume aujourd'hui pleinement, aux yeux du monde, que la cible première de sa musique se trouve dans les clubs gays miteux (quand sa célèbre aînée a trop souvent cru qu'elle aurait le droit à son portrait dans le hall de l'IRCAM) 2) Kylie est encore capable de mouiller la chemise (ou plutôt sa robe) pour assurer sur le terrain la promotion d'un disque, au risque d'entacher de sueur sa réputation de diva pop.... 3) En s'illustrant ainsi, l'icône miniature a certainement fait le bon choix parce qu'elle a compris qu'en 2010, la popstar enfermée dans sa tour d'ivoire, du type Janet Jackson, Mariah Carey, Shakira, Whitney ou Madonna, n'attirait plus si facilement la sympathie du public, à l'heure où Lady Gaga (ou sa maline assistante) twitte 3 fois par jour pour ses fans et leur offre des monologues de 15 minutes entre les chansons de ses concerts. Ha oui, on oubliait : accessoirement, "Aphrodite", le nouvel album de Kylie Minogue est un vrai disque de Kylie. Délicieusement tubesque, éhontement léger et formidablement inconsistant. Sortie le 5 juillet 2010.

Christina Aguilera nous a bioniqués


Sacrée Christina, elle nous aura bien eu. Depuis presque un an, la rumeur enflait : Aguilera préparait son nouvel album avec une liste de collaborateurs à faire bander le club des nostalgiques de l'electroclash : Peaches, M.I.A, Ladytron, Goldfrapp, Diplo, Santigold, Le Tigre, Sia, Switch... Ca s'appelerait "Bionic" qu'ils disaient, non pas que l'américaine ait investi dans un presse-purée multi-fonctions mais parce que ça sonnerait "robotique" tu vois... A l'image de Britney, son éternelle rivale du Mickey Club, Christina allait donc virer "électro" mais genre gros virage... On nageait alors en plein fantasme "branchstream" (la pop capable de réconcilier le peuple et les branchés). On imaginait presque notre Cricri d'amour jouée à 5 du mat' sur le dancefloor du Panorama bar à Berlin... mais on a vite déchanté ! Une fois passées les 20 premières secondes synthétiques et vaguement excitantes de "Not Myself Tonite" (abominable premier single au son estampillé 2001), on s'est dit que la porsche de Christina avait du rater le virage pour finir dans le ravin. Car sur son 4e album, mémère a clairement préféré jouer la carte de la sécurité (peut-être la faute au siège-bébé depuis qu'elle est maman, même si on l'imagine difficilement changer une couche). Pour preuve, certaines démos sont apparemment restées dans un tiroir : Allo Goldfrapp ? Allo Ladytron ? (Sur les 4 morceaux composés par le quartet, un seul a été sauvé in extremis pour la version deluxe de l'album). Allo Peaches ? (ha si elle est bien là, mais on l'entend à peine cachetonner en featuring). Allo le Tigre ? (Kathleen Hannah aurait bel et bien écrit 2 lignes de texte de l'horripilant "I hate boys", digne d'Avril Lavigne).
En lieu et place de la révolution transgénique annoncée, on a finalement le droit au lot habituel de ballades sur lesquelles la décolorée s'égosille comme si sa vie en dépendait - même si dans le genre torchsongs tire-larmes, "You lost me" et "Lift me up" remplissent leur contrat- on se mange une série de morceaux uptempo peu inspirés et complètement datés ("Glam" est à "Vogue", ce que "LIDL" est à "Lafayette Gourmet", "Vanity " est une face B dont même Katy Perry bourrée ne voudrait pas), et on endure aussi quelques tracks r'n'b lascifs et gémissants qui nous rappellent les récentes catastrophes industrielles signées Janet Jackson (ces morceaux qu'elle a écrits avec un vibro à la place du stylo et qui lui ont valu de se faire virer de chez Universal), enfin bref pour la nouveauté et l'expérimentation, on repassera. Circulez y'a rien à voir, ou vraiment si peu, comme ce miraculeux et entêtant "Elastic love" signé M.I.A., une ritournelle dont on est tombé éperdument amoureux. Normal : sur le refrain, on oublie Christina, on a l'impression que c'est Siouxsie qui chante. Merci la technologie.